Vols de voitures par violence
En 2002, les vols de voitures ont augmenté de 3,93 % en France, par
rapport à 2000,
soit 313 382 véhicules subtilisés.
Le car-jacking explose dans les grandes
villes françaises. Par Rémy BELLON
PARIS, 8 oct (AFP) - Le car-jacking, ces vols de voiture de luxe par
la violence et la ruse qui ont explosé il y a quatre à
cinq ans dans les grandes agglomérations, est récurrent
en France et personne n'a encore trouvé la parade pour y mettre
fin.
Le chauffeur du PDG du groupe PSA Peugeot-Citroën,
Jean-Martin Folz, a été victime mardi soir du vol de la
voiture de l'homme d'affaires à Paris (XXe), selon la technique
dite du car-jacking, a-t-on appris de source policière.
Il a été violemment éjecté du véhicule
après avoir raccompagné le PDG chez lui. Trois hommes
l'ont vraisemblablement suivi et agressé dans le parking de son
immeuble.
Le chauffeur rejoint la longue liste des victimes de ces
vols, en forte explosion depuis 1998, année où se sont
développés les systèmes de démarreur électronique
qui ont rendu impossible l'utilisation du véhicule sans sa clef.
L'acteur Christian Clavier, des amies de la championne
de tennis Amélie Mauresmo qui leur avait prêté son
véhicule, l'animateur de TF1 Laurent Bataille, celui de "Loft-Story"
Benjamin Castaldi, l'actrice Sophie Marceau, le comédien Dany
Boon, le joueur de l'OM Eduardo Berizzo figurent au rang des victimes
du car-jacking, à l'instar de nombreux hommes d'affaires.
La technique varie selon les cas mais est "déconcertante
de facilité", selon les policiers: simulation d'accident
pour bloquer le véhicule, agression aux feux tricolores quand
le véhicule est à l'arrêt, filatures de la victime
le plus souvent. Pour "semer" la police
Les malfrats jouent sur l'effet de surprise et utilisent
souvent la violence, sans avoir forcément recours à des
armes. "Une telle agression est un traumatisme", affirme un
policier, et les victimes sont parfois "passées à
tabac".
BMW, 4/4, Mercedes, Audi et berlines de luxe sont leurs
cibles favorites, dans les beaux quartiers généralement.
A usages variés, observent encore les policiers. Pour alimenter
les filières de trafics de véhicules en France ou à
l'étranger. Pour des vols et des braquages en les utilisant comme
bélier. Pour leur usage personnel, rodéos par exemple
et ... "pour nous semer plus facilement", explique un limier
de la police judiciaire.
A Paris et dans sa proche banlieue, il y a eu cinq cas
de car-jacking le week-end dernier.
Des policiers n'hésitent pas à parler de trois vols de
ce type par jour en moyenne dans la capitale, un chiffre démenti
par la préfecture de police.
Celle-ci, sans nier l'importance du phénomène,
affirme qu'il y a eu 133 faits durant les neuf premiers mois de 2003,
soit un tous les deux jours en moyenne à Paris, avec un "creux
au cours de l'été" confirmant une "légère
baisse ces seize derniers mois".
Mais le car-jacking est difficilement quantifiable et
n'est pas inscrit comme tel dans les statistiques, observe-t-on de source
policière.
Il n'y a pas non plus d'équipes structurées, d'où
la difficulté à "remonter les filières et
les gangs", indique-t-on. La parade est "dure à trouver"
et "pas que du ressort de la police", ajoute-t-on.
08-10-2003 Source : Dépêche AFP