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Prochasson Christophe a créé un langage des signes automobile
Un jeu de mains… pas vilain
Auto Plus est toujours à l’écoute de vos bonnes idées.
Pour que nous venions à lui, Christophe Prochasson n’a eu
besoin que d’un signe. Une belle rencontre.
Rendez-vous est pris avec Christophe dans sa Savoie d’adoption –
il est né en Inde, plus proche des épices que de la tartiflette…
- afin qu’il nous présente son inédit langage des
signes. Le nom de ce code à l’usage des automobilistes :
le Carsign. Pourquoi cet anglicisme pour une production « 100 %
d’chez nous » ? Réponse : « Tout est dit là
en un mot, alors qu’il en faudrait au moins trois en français
». L’idée, elle lui est venue de sa profession : chauffeur
de taxi.
A ce titre, il parcourt près de 80 000 km par an. Dont une grande
partie effectuée dans des conditions de circulation difficiles
(embouteillages, neige, verglas…), entre Bourg-Saint-Maurice, sa
« base », et les stations de sport d’hiver des Arcs,
Tignes ou Val d’Isère. « Trop souvent, nous a-t-il
dit, j’ai ressenti le besoin de faire passer un message à
un automobiliste que je croisais. Aussi bien une simple info sur le trafic
à l’intention d’un confrère, qu’une alerte
à tout automobiliste faisant route vers un danger ». Du volant
à la table à dessin, il n’y a qu’un pas ! Notre
inventeur s’est inspiré du langage des sourds-muets et de
celui des plongeurs – ceux qui se sont mis bulle en tête à
bavarder sous l’eau…
Il à couché sur le papier une dizaine de signes, ayant chacun
une signification bien précise. Il a alors fait imprimer des tracts
qu’il a diffusés auprès de ses confrères. Puis,
autre pas, de la table à dessin à l’ordinateur, il
a ensuite créé un site Internet (www.bonneroute.info). De
telle sorte que lesdits signes soient accessible à tout un chacun,
pour peu d’être à la fois « surfer » du
Net et mangeur de bitume. « Motards et routiers ont bien
leurs codes… » Les intérêts du Carsign,
Christophe Prochasson en voit deux : d’abord, la sécurité.
Les conducteurs venant d’en face sont prévenus d’un
éventuels dangers. Ensuite, la solidarité. « Les motards,
prend il en exemple, se saluent et s’arrêtent quand l’un
d’eux est en panne. Les routiers s’échangent des informations.
Par la CB, mais aussi via les clignotants ou les feux. Exemple : un appel
de phares d’un chauffeur à un collègue qui le dépasse
signifie « tu peux te rabattre sans risque. » Ce sont là
une foule d’attentions, non obligatoires, mais simplement sympas
», explique notre « prof du jour », avec l’espoir
qu’elles deviennent plus fréquentes entre automobilistes.«
Sécurité d’abord… »
Au chapitre mises en garde, il rappelle que les automobilistes désireux
d’utiliser le Carsign doivent en priorité porter leur attention
sur la conduite. Puis si la sécurité est assurée, effectuer
le geste adéquat de la main droite, celle de gauche restant toujours
sur le volant. Par ailleurs, Christophe Prochasson affirme ne pas vouloir
inciter à la vitesse, avec son signe « radar à proximité
». Disons que c’est juste pour savoir, alors… Notez enfin
que toutes les idées de signes supplémentaire peuvent être
proposées sur le site Internet.
Tout en sachant que seront écartés d’office :
- le majeur pointé vers le haut. Pas du tout dans l’esprit…
- les signes démentiels, façon « dada-dirladada »
dans Les Bronzés. Trop dispersant…
- enfin, le bon vieux signe de croix. Déjà déposé
et réservé aux seules situations bien mal engagées…
A suivre…
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